CCES partage l'énoncé conjoint élaboré par les dirigeants de l'ONAD après le sommet à Denver

(Ottawa, Ontario – 14 septembre 2017) – Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) était heureux de participer, les 12 et 13 september, à un sommet réunissant des organisations nationales antidopage (ONAD) à Denver, au Colorado. Voici le communiqué de presse conjoint des 17 ONAD (et de l'iNADO) qui ont assisté à la rencontre.

 

La crise du dopage menace les Jeux olympiques d’hiver 2018

Les meneurs du sport sans dopage pressent le CIO d’assumer sa responsabilité de prendre des mesures disciplinaires contre la Russie et de protéger les athlètes non dopés et les Jeux olympiques

 

(Denver, Colorado – le 14 septembre 2017) – Moins de cinq mois avant le début des Jeux olympiques d’hiver 2018, dix-sept meneurs d’organisations nationales antidopage (ONAD) ont tenu une quatrième assemblée extraordinaire depuis les Jeux olympiques 2016 de Rio et débattu du fait que le Comité international olympique (CIO) continue à refuser de tenir responsable la Russie de l’un des plus grands scandales de dopage de l’histoire du sport, précisant que l’inaction du CIO met en péril les athlètes non dopés et l’avenir du mouvement olympique.

Au cours d’une rencontre de deux jours, les meneurs des ONAD ont pressé le CIO d’exclure le Comité olympique russe de la participation aux Jeux d’hiver de 2018 pour corruption avérée des Jeux olympique de Sotchi et manquement constant à ses obligations envers le sport sans dopage.

Voici ce qu’affirmaient les meneurs des ONAD : [TRADUCTION] « Les organismes et dirigeants sportifs d’un pays ne devraient pas obtenir de lettres de créance pour les Jeux olympiques s’ils violent intentionnellement les règles et méprisent les athlètes non dopés. C’est particulièrement injuste, lorsque les athlètes sont punis lorsqu’ils violent les règles ».

Les meneurs des ONAD ont réaffirmé leur engagement à établir des critères uniformes pour permettre aux athlètes russes de participer aux compétitions en tant qu’athlètes neutres et indépendants du Comité olympique russe, pour ceux qui ont été soumis à de solides protocoles antidopage conformément au précédent établi par l’IAAF.

Et d’ajouter les meneurs des ONAD : « Le CIO doit cesser de remettre à plus tard et prendre immédiatement des mesures valables et conséquentes. Le fait de ne pas avoir enquêté rapidement sur le dopage individuel chez les athlètes russes pose un danger réel et manifeste à l’échelle mondiale pour les athlètes non dopés et les Jeux d’hiver de 2018. Nous doutons sérieusement que les Jeux de 2018 seront sans dopage en raison de l’enquête incomplète sur les preuves flagrantes de dopage individuel chez les athlètes russes lors des Jeux olympiques de Sotchi en 2014 et compte tenu de preuves inadéquates de dépistage chez les athlètes russes au cours des quatre dernières années. »

Les meneurs des ONAD sont d’accord avec l’exigence de l’Agence mondiale antidopage (AMA) : que la Russie assume publiquement la responsabilité de ses actes frauduleux détaillés dans le rapport McLaren, dans le but de redevenir admissibles après les Jeux d’hiver de 2018, soit notamment :

  • que la Russie accepte les conclusions du rapport McLaren, ou des preuves crédibles le réfutant, conformément à des demandes analogues de l’IAAF et de l’IPC;
  • un effort systématique pour interviewer les athlètes russes, le corps d’arbitrage et d’autres témoins exposés par le rapport McLaren comme ayant éventuellement été mêlés à la conspiration du dopage;
  • l’accès aux échantillons du laboratoire de Moscou, la remise des données électroniques, y compris les serveurs, les fichiers de données des instruments de dépistage, les fichiers informatiques et les archives des courriels et des messages textes de la période de la conspiration russe, tel que décrit dans le rapport McLaren.

« Le CIO et l’AMA doivent insister pour que la Russie remette ces preuves essentielles supplémentaires. Il ne peut y avoir entière reddition de comptes et justice pour les athlètes non dopés sans ces renseignements », précisaient les dirigeants des ONAD. « Le fait de ne pas avoir dûment enquêté et poursuivi, libre de toute influence politique sur le sport, ceux qui ont violé les règles antidopage mine la confiance de millions d’athlètes non dopés de par le monde. Ce manquement au devoir envoie un message cynique selon lequel les membres des nations initiées et favorisées au sein du mouvement olympique ne seront jamais punis ou tenus de rendre des comptes, violant l’entente fondamentale d’équité sur laquelle repose le sport. »

Compte tenu des effets éventuels des enquêtes non réglées sur des athlètes en particulier,  ce sont les espoirs et les rêves des athlètes non dopés de par le monde qui sont en jeu. Moins de 100 des plus de 1 000 cas possibles de dopage russes ont été fermés et ceux ci semblent avoir été clos de façon prématurée avant que le CIO ou les fédérations internationales aient obtenu des preuves complètes du laboratoire de Moscou ou interviewé les témoins pertinents.

« La mauvaise gestion de cette crise russe du dopage a amené les athlètes des diverses régions du monde à se demander si la réglementation mondiale antidopage a de l’effet et si leur droit fondamental à un sport sans dopage a de l’importance », disaient les dirigeants. « C’est exactement la raison pour laquelle des réformes urgentes s’imposent. Les réformes dégagées dans la déclaration de réforme de Copenhague protégeront les progrès accomplis en matière d’antidopage et garantiront un avenir meilleur pour éviter que ne se reproduise ce type de scandale. »

Dans les réformes qu’ils ont dégagées, les dirigeants se prononcent en faveur d’un organisme mondial fort de réglementation, soit l’AMA, et d’un engagement international envers des systèmes antidopage totalement indépendants. Les changements mis de l’avant ne sont pas simplement superficiels, mais veillent à ce que l’AMA soit régie dans un climat de transparence, d’autonomie et libre de conflit d'intérêts entre ceux qui font la promotion du sport et ceux qui le régissent. Les dirigeants des ONAD appuient fermement le principe d’une indépendance véritable en veillant à ce qu’aucun décideur d’une organisation antidopage ait la possibilité d’occuper un poste de responsable de l’élaboration des politiques au sein d’un sport ou d’un événement.

Au cours de la rencontre, les dirigeants des ONAD ont également entendu les dénonciateurs russes Yulia et Vitaly Stephanov et le médaillé olympique Johan Olav Koss de Fair Sport. Les dirigeants appuient entièrement la présidente du Comité des athlètes de l’AMA, Beckie Scott, et ses efforts pour officialiser la Charte des droits des sportifs.

« Il est temps d’agir. Les athlètes veulent–non pas des vœux pieux – mais des résultats  qui appuient vraiment leur décision de faire la compétition sans dopage », ont affirmé les dirigeants des ONAD.

Parmi les représentants présents et appuyant les résultats, il faut mentionner les dirigeants antidopage du monde entier, notamment l’Autriche, l’Australie, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Irlande, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Singapour, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis d’Amérique, ainsi que l’Institute of National Anti-Doping Organizations, qui est l’association membre internationale des organisations nationales antidopage. Le mandat unique et non équivoque des ONAD est de protéger les athlètes non dopés, sans responsabilité conflictuelle, par exemple faire la promotion du sport. Les 69 membres de l’iNADO représentent toutes les régions olympiques et exécutent chaque année la plus grande partie des travaux antidopage de par le monde.

Le CCES est l’organisme national indépendant et à but non lucratif responsable de l’administration du Programme canadien antidopage. Nous reconnaissons que le sport sain peut faire une grande différence pour les individus, les collectivités et notre pays. Nous avons pris l’engagement de travailler de façon collaborative pour engendrer un système sportif basé sur des valeurs et animé par des principes; de protéger l’intégrité du sport des forces négatives du dopage et d’autres menaces non éthiques; de défendre le sport juste, sécuritaire et ouvert à tous.

 

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