La LNH choisit d’ignorer les conséquences de la violence et des commotions

3 mai 2019

Doug MacQuarrie, directeur de l’exploitation

C’est dommage...

La violence et les commotions cérébrales sont deux des plus grandes menaces qui pèsent sur le sport canadien. C’est très triste que la Ligue nationale de hockey (LNH), l’entité qui exerce probablement le plus grand ascendant sur les jeunes sportifs canadiens, continue de faire la sourde oreille au sujet des conséquences de ces menaces sur leur sport et, par ricochet, sur le sport canadien en général. Hier, lors de son passage devant un comité parlementaire se penchant sur les commotions cérébrales sportives, le commissaire de la Ligue, Gary Bettman, a imité l’autruche à merveille lorsqu’il a affirmé qu’il n’y avait aucun lien entre les commotions au hockey et l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Petit rappel, M. Bettman : les commotions cérébrales sont très dangereuses! Elles posent de sérieux risques pour la santé et constituent une menace à la pratique sportive. Gouvernements et organismes sportifs devraient grandement s’inquiéter de la situation.

Et comme si ce n’était pas assez, la LNH et ses leaders d’opinion complètement dépassés ont récemment tenté de justifier les actions d’un joueur maintes fois suspendu qui a asséné un coup de poing sournois derrière la tête d’un adversaire : ce n’était que du « bon vieux hockey de séries »! L’an dernier, cette même petite peste a reçu un avertissement de la ligue pour avoir léché des joueurs adverses... La LNH semble croire que ce geste est plus répréhensible qu’un coup de poing vicieux à la tête! Je me demande comment les milliers de jeunes joueurs et d’entraîneurs interpréteront ce message lorsqu’ils joueront sur les patinoires du quartier. C’est là une autre preuve de l’attitude pitoyable de la LNH, qui préfère ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire.

L’affirmation de M. Bettman selon laquelle l’interdiction des coups à la tête signifierait la fin des mises en échec au hockey est d’un ridicule consommé. Les comportements dangereux qui enfreignent les règles et visent à blesser l’adversaire n’ont pas leur place dans le sport. Qu’on prenne leurs auteurs sur le fait ou non, de tels gestes doivent être sanctionnés, point final! En fait, s’ils étaient systématiquement punis, ces actes ignobles seraient éliminés avant longtemps.

À l’heure actuelle, au Canada, il y a un véritable désir de mettre en place un système sportif sécuritaire, exempt d’agressions sexuelles, de harcèlement et de violence. La violence gratuite et les commotions cérébrales évitables n’ont rien à faire dans un sport axé sur des valeurs et des principes. Malheureusement, la LNH ne l’a pas encore compris... C’est dommage!