Des solutions tout droit sorties du scandale

8 décembre 2016

Demain matin, Richard McLaren, professeur de droit canadien, rendra public un deuxième rapport détaillé sur le régime de dopage financé par l’État russe.

En juillet, son premier rapport a provoqué des ondes de choc au sein de la communauté sportive internationale. Il a présenté des preuves irréfutables qui incrimineraient les paliers supérieurs du gouvernement, la police secrète russe et pratiquement tous les sports olympiques.

Le professeur McLaren a découvert, hors de tout doute raisonnable, un système sportif entièrement corrompu. Quel était le malhonnête dessein derrière tout ça? Assurer à la Russie, conclut-il, que son total de médailles à domicile en 2014 surpasserait considérablement ce que les représentants du gouvernement ont considéré comme un échec aux Jeux à Vancouver quatre années auparavant.

L’enquête du professeur McLaren a non seulement permis de prouver qu’un régime de dopage financé par l’État avait été mis en place, mais également d’exposer certaines lacunes graves du système antidopage mondial.

Son travail a mis la table pour que la communauté sportive internationale aille de l’avant et mène d’importantes réformes pour combler ces lacunes.

Bien que le Comité international olympique (CIO) et l’Agence mondiale antidopage (AMA) aient étudié les changements potentiels à apporter au système antidopage mondial, plusieurs dirigeants de nombreuses organisations nationales antidopage (ONAD), incluant le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES), se sont rencontrés récemment à Copenhague pour rédiger une proposition propre aux réformes nécessaires. 

La mise en œuvre des réformes de Copenhague renforcerait la capacité de l’AMA à effectuer son travail, à détecter les problèmes plus tôt et à grandement réduire les chances qu’un autre scandale de dopage de cette envergure survienne.

Parmi les recommandations, un processus de contrôle du dopage normalisé et indépendant pour les fédérations sportives internationales sous la supervision réglementaire de l’AMA permettrait d’assurer une certaine uniformité et une rigueur adéquate d’un sport à l’autre. Des pratiques de gouvernance améliorées au sein des organisations antidopage, incluant l’AMA, donneraient lieu à une plus grande indépendance et transparence.

Nous devons également suivre des étapes particulières pour garantir la protection actuelle et future des lanceurs d’alerte, comme Yuliya et Vitaly Stepanov, les premiers à avoir exposé les pratiques de dopage généralisées en Russie. Sur ce plan, l’AMA a élaboré et approuvé un modèle de politique, lequel doit désormais être fermement encouragé et scrupuleusement mis en place.

Afin d’être vraiment efficace, l’AMA doit détenir l’autorité d’imposer des sanctions aux pays, aux organismes de sport et aux ONAD qui ne se conforment pas au Code mondial antidopage.

Pour la deuxième fois en cinq mois, les yeux de la communauté sportive internationale seront rivés sur la conférence de presse de Richard McLaren. Une fois de plus, nous anticipons que ses conclusions seront profondément troublantes.

Son travail novateur confirmera, encore une fois, que la communauté sportive internationale doit se ressaisir et prendre des mesures fermes pour créer ces insaisissables « règles du jeu équitables » pour tous les athlètes, dans tous les sports, tous pays confondus.

La mise en œuvre des réformes de Copenhague aiderait considérablement à restaurer l’intégrité du sport international et à rebâtir la confiance aux yeux des athlètes sains du monde entier.